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ETAT DE LA CULTURE AMAZIGHE APRES 50 ANS D’INDEPENDANCE

(Théâtre, Cinéma-video, Roman, Poésie)

 

 

 

Contexte de cette production

 

I.                                   I. THEATRE

 

Thématique

 

Liste des troupes théâtrales (avec quelques titres)

 

1.      Le Souss  (14 troupes avec 20 titres)

2. Moyen-Atlas (6 troupes avec 4 titres)

3. Dans le Rif (2 troupes avec 9 titres)

Autres titres par les troupes du Nord (Rif)

 

 

II. CINEMA-VIDEO

 

Liste des entreprises de production de vidéo-cassettes et de VCD

 

Sur la thématique

 

Liste des films-vidéos et VCD (tentative de classement thématique) .

 

a.      Mythe et légende (5 titres )

b.      Problèmes sociaux et moraux (9 titres)

c.       Comédies (9 titres)

d.      Autres films non classés (14 titres)

 

Film-vidéo sur les vedettes de la chanson         

 

 

III. LE ROMAN

 

Liste des romans (4 titres)

 

IV. POESIE

 

Listes de recueils de poèmes (25 recueils)

 

Manifestations culturelles autour de la poésie

 

 

CONCLUSION

 

 

 

 

LA NOUVELLE CULTURE AMAZIGHE APRES 50 ANS D’INDEPENDANCE

(Théâtre, Cinéma-video, Roman, et Poésie)

 

 

Si la culture marocaine d’expression amazighe est principalement connue pour être avant tout une culture orale, il faut reconnaître qu’une production écrite a toujours existé dans le cercle limité des clercs. Bien avant Ibn Toumert, les amazighs ont utilisé leur langue dans des domaines aussi variés que la lexicographie, poésie, géographie… Mais c’est surtout dans le domaine religieux et mystique qu’elle s’est exprimée et en particulier à partir du XVIè siècle avec les écrits d’Aznag par exemple. Et si le travail de Henri Basset, Essai sur la littérature des Berbères, déjà vieux de presque un siècle, était le premier à faire le point de synthèse sur la littérature des berbères en général, le récent ouvrage de Nico van den Boogert, The Berber Literary Tradition of the Sous, est consacré à la région du Souss où cette tradition existait depuis au moins le onzième siècle. (1)  Notre propos ici est plutôt de jeter un regard sur la production en amazigh contemporaine sous toutes ses formes modernes, aussi bien écrite qu’audio visuelle. Ce qui distingue cette production de la littérature médiévale et pre-moderne, c’est avant tout le fait qu’elle mette la problématique identitaire au cœur des ses préoccupations. Contrairement à ce qu’on a remarqué dans cette culture savante des siècles passés, la langue amazighe n’est plus mise ici au service du dogme religieux.  Cette caractéristique de taille est succinctement exprimée par ce vers du feu Sadki-Asayku :

Awal nnex ad ax igan, igh immut nemmut

«C’est la langue amazighe qui est notre essence,

si elle meut, avec elle nous mourons ».

 

 

 

 

Contexte de cette production

:

 

            Les années 1960 vont connaître au niveau mondial une série d’événements aussi bien politiques que culturels – tel que le premier festival du cinéma africain - qui déclencheront un nouveau regard sur les cultures nationales et locales en général. Le début de la faillite du Nasserisme au niveau du monde arabe va  accélérer le processus dans ce sens. Dans ce contexte va naître une conscience d’appartenir à une culture amazighe unique dans l’aire arabo-islamique et d’une Afrique du Nord qui se distingue culturellement du Moyen-Oriental arabiste en particulier.

 

Le premier recueil de poésie en Amazigh-Tachelhit, Amanar, sera publié par Hmad Amzal en 1968. Une année après, sera fondée au Maroc la première association culturelle qui prend en charge la défense et la promotion de la culture populaire dans sa dimension amazighe. Dès le début des années 1970, l’AMREC (Association Marocaine de Recherches et d’Echanges Culturels) lancera la publication de la revue  Arraten (Documents) et Imouzzar (Cascades), une anthologie de poésie amazighe qui vont inaugurer cette nouvelle phase.  Ces modestes travaux vont  ouvrir le chemin à toute une génération de poètes-intellectuels qui vont désormais fixer par l’écrit leur production poétique. Très vite, une grande partie de ces textes vont être diffusés auprès d’une jeunesse qui a cessé de se reconnaître dans la musique de rways (trouvères) par des chanteurs et groupes musicaux modernes. Ce processus débouchera sur la tenue en 1980 de la première manifestation de l’Université d’Agadir qui, à son tour, va donner au mouvement culturel d’autres dimensions jamais connues jusque là. Ainsi l’expression culturelle en amazigh qui a commencé par la poésie et la musique va s’étendre à d’autres genres artistiques comme le théâtre, le sketch, le film-vidéo et le roman. 

 

 

I. THEATRE

 

On peut dire que le théâtre d’expression amazighe est né dans les années 1980 à la suite de ce dynamisme culturel entamé par la première rencontre de l’université d’Agadir, d’abord dans le sud (le Souss) ensuite dans le Nord (le Rif) à partir des années 1990 et dernièrement dans le Moyen-Atlas. Le néologisme «amzgun » forgé par dans les milieux de la diaspora amazighe (Amawal, publié par Imedyazen à Paris en 1980) sera repris pour remplacer désormais « bccx » (baqccic) utilisé jusqu’ici dans le Rif pour désigner le théâtre.

 

Il est à remarquer que les premiers animateurs de ces troupes sont pour la plus part des instituteurs et professeurs de lycée. Cette catégorie sociale d’intellectuels serait derrière le phénomène de l’art dramatique amazigh aussi bien dans ces régions lointaines que dans les grandes villes du Royaume. D’une façon générale, c’est autour des Maisons de Jeunes déjà sur place dans des villes régionales avec un soubassement scolaire que s’est proliféré l’art dramatique. Les associations amazighes fourniront le cadre principal pour une jeunesse assoiffée de couleurs et de saveur linguistique locales. Ainsi la troupe Théâtrale Tacfarinas (à Ddchara-Agadir) est chapeautée par l’association culturelle Tamaynut, alors que la troupe Izûran,  basée à Casablanca, est parrainée par l’AMREC. Le même phénomène se remarque dans le Moyen-Atlas où l’association Imal de Khenifra encourage la troupe Itran (Etoiles), et l’association Anaruz (Espoir) de Demnat crée la troupe théâtrale Agwlif (Ruche d’abeilles).

 

La première pièce de théâtre écrite en Tachelhite, Ussan Smmîdnin (Les Jours Froids) de Moumen Ali SAFI (Mâtbaàat al-Andalus) – qui ne sera mise en scène que dix ans plus tard - date de 1983. Il faut attendre 1985 pour voir naître la première troupe théâtrale amazighe proprement dite, Tifawin (Les Lumières). Deux ans plus tard, elle produit la première pièce en Tashelhit filmée (titre ?), puis en 1989 une deuxième pièce intitulée «Argan ». Après cette première expérience, plusieurs troupes de théâtre vont suivre sur ses traces.

 

Parallèlement aux troupes de théâtre s’est développé le genre One-man show. Ce type de spectacle est aussi bien présent au sud, dans le Moyen-Atlas qu’au Nord du pays. Les plus connus des acteurs dans ce genre sont Brahim Bata avec Amnay n tillas (Le cavalier des ténèbres) et surtout Rachid Bulmazghi connu sous son nom professionnel Aslal. Ce dernier a enregistré des cassettes audio ainsi que vidéo. Parmi celles-ci, on retiendra Nnig idurar (sur cassette audio- Itri Music 2001) et récemment Buxmij (sur cassette vidéo-Ayyuz Vision 2004) ainsi que Unamir d lkumisir. A Aghbala dans le Moyen-Atlas (Sidi Ihya U-Saàd), le comédien Ayyoubi  a déjà produit un travail de One-man-show intitulé Iccatt wuccen (Le chacal l’a mangée). Dans le Nord du pays, ce genre de spectacle est représenté par Farouk Aznabt qui  a participé aux activités internationales (en Hollande, Belgique et Espagne) dans le domaine de l’art dramatique.

 

Dans une première phase, le théâtre marocain d’expression amazighe s’est contenté de s’adresser à un public exclusivement amazighophone et très restreint. Très vite la recherche d’une reconnaissance au niveau national à travers la conquête d’un espace plus ouvert pour un public plus large n’a pas tardé à venir. Les efforts des différentes associations comme celles du Nord qui ont ouvert un débat théorique sur cet art dramatique à Nador dès 1993 ou ceux de l’AMREC qui a pris l’initiative d’organiser deux rencontres sur le théâtre amazigh à Agadir (2001 et 2003) constituent les premiers pas dans cette direction. (2) Avec la création de l’IRCAM, on assiste finalement (avril 2003) à la première rencontre nationale du théâtre amazigh  à Rabat. Il a donc fallu deux décennies de travail à vase clos pour que cette activité sorte de son cercle d’auditoire linguistiquement fermé et que le ministère de la culture marocaine lui-même reconnaisse implicitement l’existence d’un art dramatique amazigh moderne. Parallèlement, une activité de traduction des œuvres théâtrales mondiales aussi bien dans le Nord que dans le Sud commence à accompagner aujourd’hui ces  productions dramatiques. La traduction de Roméo et Juliette par Ahmed Adghirni date déjà de quelques années.  Récemment encore (2004), la pièce Les Justes d’Albert Camus vient d’être traduite par Chadia Derkaoui et al. Mise en scène par Moise Touré, elle a été en tournée depuis cet été (2004) dans les différents Instituts français à travers le Royaume. La traduction de En attendant Godot de Samuel Becket par Ameksa d’Agadir vient d’être achevée. Ce nouveau phénomène traduit non seulement la vitalité de cet art mais surtout un certain début d’ouverture du Mouvement Culturel Amazigh (MCA) en général sur la scène nationale. Une des conséquences de cette reconnaissance au niveau officiel est de voir désormais des pièces en amazigh diffusées par la télévision nationale comme la pièce Mani trit a Baqcic ? (Où va-tu clown ?) jouée par la troupe théâtrale Tamunt  (décembre 2003).

 

 

Thématique

 

Parmi les sujets traités par les dramaturges amazighs d’après les titres des pièces produites et qu’on a pu relever jusqu’ici, on peut distinguer trois thèmes principaux : le constat de l’état déplorable où se trouve la langue et la culture amazighes, la glorification des personnages historiques et la dénonciation des injustices et problèmes sociaux.  Le cas le plus représentatif de la première catégorie est Ussan Smmîdnin (Les Jours Froids) de Àli Safi qui d’ailleurs rejoint la même idée téléologique déjà rencontrée dans certains noms de troupes. Au bout des difficultés pour l’Amazigh, aussi bien comme culture et langue que comme personne et groupe qui la parle, on attend des jours meilleurs. A une seule et unique condition, la lumière et la chaleur seront retrouvées : la prise de conscience de sa propre identité.  Pour la deuxième catégorie, on peut considérer Argaz n wurgh (L’homme en or) comme pièce représentative de ce type. Joué par la troupe Appolius (Nador) et présenté au festival international de Rabat en 2000, ce succès théâtral traite de la personnalité d’un homme-symbole du Maroc moderne, Ben Abdelkrim al-Khettabi.  Quant au troisième groupe de thèmes traités, on peut choisir « Rabiàa d Buzeyyan d racwaghed n uliman » (Droit d’asile en Allemagne) ou encore Agherrabu n tnurit (La gondole de la mort) sur l’immigration clandestine (lêhrig) comme pièce typique de son genre traitant des problèmes sociaux.

 

Jusqu’à maintenant, on a pu recenser plus d’une vingtaine de troupes théâtrales  amazighes avec une trentaine de pièces déjà sur la scène publique. Les troupes qui jouent en Amazigh-Tachelhit sont de loin les plus prolifiques parmi elles avec une quinzaine de pièces à elles seules. Elles sont actives aussi bien dans le Souss qu’à Casablanca et Rabat. Pour le Moyen-Atlas, on a relevé six troupes et quatre titres. Deux troupes seulement nous sont connues être du Nord et neuf pièces  réalisées en Amazigh-Tarifit. Celles-ci sont aussi actives à l’étranger et surtout en Hollande.

 

 

 

LISTE DES TROUPES THEATRALES avec quelques titres

 

1. Le Souss  (14 troupes avec 20 titres)

 

- Troupe théatrale Tifawin 

            * Argan (L’Arganier)

 

- Troupe théatrale Tamunt (Agadir / Inzegane )

            * Mani trit a Baqcic ? (Où va-tu clown ?)

 

- Troupe théatrale Tafukt (Casablanca)

            * Tamment n ulili (Le Miel du laurier rose

            * Tjla nufatt (On l’a trouvée après l’avoir perdue

            * Ajeddig n tafukt (La fleur du soleil = Le Tourne sol)

 

- Troupe théatrale Izûran (Rabat)

            * Tazzla n ubidâr (La course du boiteux)

            * Manen waman d laman, (adaptation du roman de A. Taoufik, al-Sayl)

                        de Mohamed Chahir, réalisé par Mohamed Ddâsr

* Awal n ufella (La Parole d’en haut) réalisée par A. Amal, présentée 8 juillet 2004

   au Centre Culturel Sidi Belyouth à Casablanca ;

 

- Association de Théâtre Inuraz (Les Espoirs) – Agadir (fondée en 1999)

* « Is gigh afgan ? » (Suis-je humain ?) (2000) ;

* Talalit tis snat n ufgan  (2000) ;                  

* Irkan (qui a eu des prix) (2002) ;

* Irid (2003) produit par Khadija Ouahmane ;

* Tamttant (2003 et 2004) de Rachid Al-Hezmir avec Khadija Ouahmane

(dans le rôle d’une vieille sage extrait de la littérature anglaise)

sur la femme et la culture amazigh

 

- Troupe Usman du Théâtre Amazigh-Dcheira

            *  «Tananayt n Janti» (Les Propos du Chanteur Janti) de Mohamed Bestam

 

- Atelier Comédiana de Théâtre - Inezgane

            ??? « Métamorphose »

 

- Association Numidia - Tikiouine (Agadir)

            *  « Tzujjeg tnezruft » (le désert a fleuri)

 

- Atelier Tacfarinas de Théâtre – Dcheira (Agadir)

            *  «Arras, amghar gh uzemz ikwnan» (Ordure, le chef de ces temps merdiques)

 

- Atelier Agadir de Théâtre

            *  «Asklu ijlan » (L’Ombre perdue)

 

- Professionnel (Mûhtarif) d’Agadir pour la création théâtrale et la production artistique 

            * Taslit n unzâr avec Karima Lebrik (dans le rôle de Tagut, fille étrangère à la culture

                  amazigh)

 

- Professionnel (Mûhtarif) de la Faculté des Sciences, Université Ibn Zohr- Agadir

            * Lqdîb,  pièce de théâtre produite et réalisée par Boubker Umlli

            (prix de harmonie du groupe au 3è festival national du théâtre amazigh organisé

             par   l’AMREC-Agadir, du 7 au 11 juin 2004)

 

- Professionnel (Mûhtarif) Tamaynut – Agadir (fondé en 2000)

            * Tigira n tmurrant, réalisée par Yuba Uberka

 

- Association Amud pour le théâtre Amazig- Rabat (fondé en 2003 par l’AMREC)

 

 

 

2. Moyen-Atlas (6 troupes avec 4 titres)

 

- Troupe théâtrale Itran (Tizi n Isli, région d’Aghbala n’Ayt Skhman dans le Moyen-Atlas)

            * Agherrabu n tnurit (La gondole de la mort)

                 (traite du problème de l’immigration clandestine (lêhrig))

           

* Tamunt n Lmsâxit (L’amitié des malchanceux)

                  (un ensemble de sketches, (genre baqshich) concernant l’amour, la résistance…)

 

 

- Troupe théâtrale Tifawin (Lumières) à Ayt àiyyâd (Province d’Azilal)

            * Tayyurt yellasen (ou Tayyurt n unezdam)

 

- Troupe théâtrale  Agwlif  (fondée en 2001) de l’Association Anuraz (Espoir) à Demnat

 

A ces troupes, il faut ajouter deux autres troupes théâtrales dans cette région,

une à Ain Llûh, et une autre à Timulilt (10 km de Beni-Mellal)  dans la province d’Azilal.

 

 

 

3. Dans le Rif (2 troupes avec 9 titres)

 

- la troupe théâtrale Tanukra (La Renaissance) - Nador

 

-         la troupe théâtrale Appolius – Nador (fondée en 1998)

  •  Argaz n wurgh (L’homme en or) sur Ben Abdelkrim
  • Tennught terja di tmddit (sur la situation et les élections au Maroc

      (en collaboration avec la délégation du ministère de la culture à Nador)

  • Rabiàa  d Buziyan d recwaghd n uliman (Droit d’asile en Allemagne)

de Chouàyb al-Masoudi sur l’émigration  (joué à Rabat et filmé en vidéo)

 

Autres titres par les troupes du Nord (Rif)

 

Ecrit par Fouad Azerwal et réalisé par Said Saàdi

- « Allal g uliman » (Allal en Allemagne)

 

- « Bushâsêh » (Le menteur) (monologue vidéo-filmé)

 

- « Uzzugh di tayyut » (Je cherche dans le brouillard) qui date de 1991

Ecrit par Ahmad Ziyyani et joué par l’acteur Zahid

(c’est avec cette pièce que l’Association ILMAS inaugure sa création ),

 

-          « Nunja »

Ecrite par Omar Boumzzugh, cette pièce est basée sur le mythe de la lutte entre

les forces du bien, ‘itri’ et les forces du mal, ‘tamza’ ; 

 

 

- « Amqqaz n imdrân » (Le fossoyeur)  (le déterreur)

 (Avec cette pièce, l’Association ILMAS inaugure sa création)

 

 

 

 

 

II. CINEMA-VIDEO

 

 

Les films-vidéos ainsi que les VCD sont réalisés par des maisons  de production de disques dont la plupart  étaient déjà présente sur le marché depuis l’apparition du disque microsillon. Celles-ci se sont ensuite spécialisées dans la cassette audio de chansons en amazigh avant de se lancer dans la production de vidéocassettes et simultanément de VCD. On en compte jusqu’à maintenant une douzaine sur le marché national. Les premières comme Warda Vision ont commencé à lancer leurs produits à partir de l’étranger (France). D’autres comme Saout Mazouda sont nées récemment sur le territoire national. Leur prolifération montre un marché florissant et une demande accrue de la part des consommateurs. La diffusion de ces produits touche aussi bien les centres urbains que la campagne marocaine. Les films d’expression amazigh-tachelhit se diffusent facilement aussi bien dans l’aire géographique du groupe linguistique qui les produits et les urbains comme Casablanca, Rabat et Marrakech que dans d’autres régions linguistiques comme le Moyen-Atlas et le Sud-Est ainsi qu’à l’étranger. Certains succès, sinon la plupart, de ces productions sont récemment reproduites en VCD.

 

 

Liste des entreprises de production de vidéo cassettes et VCD

 

- Bousseta Vision  (/ Boussivision)

On lui connaît au moins 6 films, certains avec suite :

Tamghart n wurgh (La Femme en Or),  Agdîd d tmurghi (L'Oiseau et La Sauterelle), Tagwemart  n isemdâl (La Jument des Cimetières), Dadda Jhâ  (Père Jeha) aussi en VCD, Iwis n jhâ (Fils de Jeha), Tislatin unzâr (Les Mariées de la Pluie / Les Arc-en-Ciel)

Boussivision  a aussi produit des VCD dont Tadûgwalt (1 et 2) 2003 de Mohamed U-Talb

 

- Warda Vision

Elle a produit jusqu’à maintenant plus de 18 vidéos et ceci entre films, pièces de  théâtre filmées et autobiographies de célèbres chanteuses.

Comme films, on peut noter :

Mukir aussi en VCD (1 et 2) , Kabran Hmad (Caporal Hmad), Ran kullu ddunit (Tous Désirent La Vie), Hemmou u-Namir aussi en VCD (1 et 2), comme pièces de  théâtre filmées, on peut compter Tagwudi (Le Chagrin), Tazzît n'wanegha (L’Arête dans la Gorge), Butfunast et les 40 Voleurs aussi en VCD (en 2 parties de 1 et 2), Aujourd'hui la Vie  et Demain L'Au-delà ;

Comme autobiographies de vedettes de la chanson, on peut recenser

Raissa Killy, Raissa Kelly La Nostalgie, La Vie de Raissa Rkya Talbensirt et Tihiya ;

Warda Vision a aussi produit 4 VCD dont  Ran kullu ddunit (1 et 2) ;

 

- Biyjeddiguen Vision 

Elle a produit au moins 3 travaux entre films (Aicha Bihi d Tarrouansse :Kilo d'Nass Kilo (Aicha Bihi et ses Enfants :Un Kilo et un demi-Kilo), Tammara n tudert (Peines de la Vie)) et autobiographies d’artistes (Tagaglat ) ;

 

- Saout Mazouda 

On lui connaît aussi bien des films comme Tislit ijlan (La Mariée Perdue), Bikks abekkas (Soit Prêt… ) disponibles aussi en VCD (en trois parties de 1 et 2) que des autobiographies de célèbres chanteuses (Littihal n’umghar  = Le Mariage du chef) et plusieurs autres titres.

 

Elle aussi produit des VCD comme  Agelzim gh tafukt (La pioche au soleil),  Tamghra bla imensi (Mariage sans dîner), Iwis n jddas (Fils de sa grand-mère)  (1 et 2), Imssutn (1, 2 et 3), Snat temgharin (Deux femmes) et Tawwuri n ghass-ad (Les soucis actuels).

 

- La vidéo Supère

Elle a surtout produit des films (travaux avec suites) comme Imezwag (Les Exilés) et Akniwen (Les Jumeaux)

 

- Provisound Film

On lui connaît surtout des films comme Irkan n Ddunit  (La Saleté de la Vie), disponible  aussi en VCD ainsi que Argaz d krât temgharin (Le Mari aux trois épouses) (en deux parties).

 

- Al-Manza lil-Intaj al-Fani

On lui connaît surtout des films comme Aka isêbr yan (Il faut Etre Patient) et Awal yâdenin (Une Parole Autre).

 

- OSMA

On lui connaît surtout des films comme Ajmil n lghrêd (La Faveur Calculée) et Anaruz (L’espoir).

 

- Faouzi Vision

Vient de produire un long métrage, «Tuf Tanirt » (Plus belle qu’un ange)

 

- Ayouz Vision

On lui connaît surtout des sketches, jeux de marionnettes et parodies de la vie quotidienne comme Kraygat yan d lhem nnes (A chacun ses soucis), Unamir d lkumisir (Unamir et le commissaire - sketches par Aslal) et Tifawin  dans TVT  de Abdelaziz Ousaih

 

- Atlantic Production

On ne lui connaît jusqu’à maintenant qu’un VCD, Imezwag (Les Exilés) en deux parties

 

- Voix Al-Fath Alnif

On lui connaît un travail sur les danses et chansons des Ayt Atta (Warrou).

 

- Societé Ciné

 

 

 

Sur la thématique

 

Les thèmes exploités par les scénaristes de ces films sont généralement des sujets classiques. L’amour et ses pièges comme  Aujourd'hui la Vie (Warda Vision) ; les problèmes sociaux et moraux comme Tazzît n wanegha  (L’Arête dans la Gorge), une histoire de moralité sous forme de comédie sur la cupidité et la déception, réalisé en 1992. Les scénarios basés sur les mythes, légendes et contes anciens vont servir aussi bien à ce genre de thèmes que comme thème pour des films d’horreur. L’exemple type est Tagwemart n isemdâl (La Jument des cimetières) basé sur une légende tirée du terroir.

 

Certains thèmes comiques ou tragiques sont tellement  appréciés  du public que leur succès ne s’épuise pas dans un seul épisode. Le cas typique est  Butfunast  et les 40 Voleurs (Warda Vision) qui exploite un caractère de filou similaire à Jeha. La pièce en est maintenant à sa troisième séquence. L’autre exemple est Hemmu u-Namir (Warda Vision - Pal / Secam 1140) basé sur un mythe berbère concernant un bon élève séduit par une fée qu’il a fini de suivre jusqu’au septième ciel au point de laisser et ses études coraniques et sa mère sur terre. Produit par Warda Production, ce film est en deux parties disponible aussi en VCD. D’après Sandra Carter qui a soutenu une thèse sur le film amazigh, la maison de production Saout Mazouda avait vendu en 1996 environ 2 à 5 mille vidéos au Maroc et 10 à 15 mille en Europe. (2 bis) Certains de ses films comme Bikkes abekkas  (Soit Prêt… ) s’étalent sur trois séries de deux parties chacune. Les six films du même titre sont reproduits en VCD.

 

Le premier film réalisé en Amazigh-tachelhit, Tamghart n wurgh (Bousseta Vision 1990) touche au problème de la femme. Aussi assiste-t-on dernièrement à des films réalisés par des femmes comme  Kabran Hmad  (Warda Vision), genre de comédie avec Omar Sayyid du groupe musical Nass l-Ghiwan et Touria Alaoui. La réalisation cinématographique de cette comédie revient à Fatima Boubkdi. Une autre caractéristique - et non des moindres - de ces derniers films est la participation des acteurs professionnels qui osent désormais jouer en amazigh.

 

Le long silence autour du film marocain d’expression amazighe commence à se rompre avec le passage récemment à la télévision nationale d’un long métrage produit par Faouzi Vision, «Tuf Tanirt » tourné en 2003. Basé sur le mythe de Hemmu u-Namir, le film traite de l’attachement à la terre, l’immigration et le sentiment de l’exilé, la recherche de l’identité collective et le problème de la libération interne de la personnalité. Plus significatif peut-être est sans doute la couverture qui lui a été consacrée par la presse nationale et en particulier l’organe du parti de l’USFP. (3) Cette ouverture est encore plus appréciable quand on sait que Asunfu ddu isawn (Le Repos sous la Pente) avec A. Daddouj est un projet de film destiné d’avance à la même chaîne nationale (La Une).

 

 

LISTE DES FILMS-VIDEOS ET VCD (tentative de classement thématique)

 

Le nombre de titres produits jusqu’à maintenant touche à la quarantaine et la majorité sont en deux parties sinon plus. Ce qui fait monter le nombre de pièces à la cinquantaine. Une bonne partie est déjà disponible en VCD.

 

a. Mythe et légende (5 titres )

 

- Agdîd d tmurghi  (Bousseta Vision). L'Oiseau et La Sauterelle est un conte de fée. L’auteur du film-vidéo utilise la technique traditionnelle du storytelling, et des effets classiques pour illustrer des caractères mythologiques du conte.

- Tagwemart isemdâl  (Bousseta Vision). La Jument des Cimetières est le premier film amazigh d'horreur basé sur une vielle croyance berbère qui veut que les âmes de certaines personnes mortes sortent de leurs tombes sous forme de juments pour errer dehors et suivre les retardataires.

- Hemmu u-Namir  (Warda Vision - Pal / Secam 1140). Ce travail en deux parties est basé sur un mythe berbère concernant un bon élève séduit par une fée qu’il a fini de suivre jusqu’au septième ciel laissant et ses études coraniques et sa mère sur terre.

Disponible aussi en VCD par Warda Production

- àica bihi d tarwa nnes : kilu d nês kilu (Biyjeddiguen Vision). Aicha Bihi et ses Enfants : Un Kilo et un demi-Kilo est un drame basé sur une fable marocaine très sombre et désolante concernant une mère incapable de contrôler ses deux fils «bon-à-rien » qui se battent continuellement.

 

- Tuf Tanirt  (basé sur le mythe de Hemmu u-Namir)

 

 

b. Problèmes sociaux et moraux (9 titres)

 

- Tamghart n wurgh  (Bousseta Vision 1990). La Femme en Or (réalisé par Bouyzgarne et Baddouj) est le premier film en Amazigh-tachelhit.

- Ran Kullu ddunit (Warda Vision).